Alexandre n'avait que 20 ans lorsqu'il succéda à son père, le roi Philippe de Macédoine. Et son premier acte, en tant que souverain, fut de soumettre par les armes tous les peuples qui s'étaient révoltés contre son pays à la mort de son père. Il mena alors une expédition en Grèce et fit tomber la cité de Thèbes qui fut entièrement détruite.
Seule la maison du poète Pindare fut épargnée.
La cité d'Athènes, en raison des services qu'elle avait jadis rendu à la Grèce, reçut son pardon. Sur l'Acropole de Corinthe, Alexandre fut solennellement nommé généralissime des forces grecques contre les Perses.
Mais avant de partir pour l'Asie, Alexandre voulut consulter l'oracle de Delphes. Toutefois la Pythie refusa d'entrer dans le temple d'Apollon, alléguant que la loi le défendait ; Alexandre n'en eut cure et traîna de force la prophétesse dans le temple. Celle-ci, comme vaincue par la violence, s'écria : "Ô, mon fils, tu es invincible !"
Juste avant son départ, Alexandre partagea toutes ses richesses avec ses compagnons. L'un d'eux, Perdiccas, lui demanda : "Prince, que t'es-tu donc réservé ?" et Alexandre lui répondit : "L'espérance".
L'empire des Perses qu'Alexandre s'apprêtait à conquérir, était alors gouverné par Darius. C'était un immense territoire, peuplé de nombreux habitants et couvert de magnifiques cités. Mais sa grande étendue constituait sa principale faiblesse ; en effet, les peuples détestaient la tyrannie de Darius et les satrapies étaient à peu près toutes indépendantes les unes des autres. Alexandre, qui n'avait qu'une petite armée, mais forte et disciplinée. La conquête de l'Asie fut pour lui qu'une simple formalité.
Il traversa sans difficulté l'Hellespont - ancien nom du Bosphore - et poursuivit sa marche jusqu'au fleuve Granique ; là, il fut arrêté par une armée de près de 100 000 Perses. Mais le nombre n'impressionna pas Alexandre qui, convaincu que les dieux marchaient à ses côtés, se jeta dans le fleuve, à la tête de ses hoplites, et culbuta l'armée ennemie. Mais sa témérité faillit lui coûter la vie : un fantassin perse, le reconnaissant, s'apprêta à lui fendre la tête d'un coup de hache, lorsque Clitos le Noir, frère de la nourrice d'Alexandre, lui trancha le bras.Le soir de la bataille, Alexandre célébrait sa première victoire. Il fit rassembler 300 boucliers pris à l'ennemi et les fit envoyer au temple d'Athènes, avec cette mention : "Pris par Alexandre, fils de Philippe, et par les Grecs, sur les territoires de l'Asie."
Alexandre poursuivit sa marche victorieuse, défit près d'Issos l'armée conduite par Darius en personne et s'empara de toute sa famille. Il se montra néanmoins bon et généreux pour ses prisonniers.
Après cette nouvelle victoire, toutes les cités lui ouvrirent leurs portes. Une seule, cependant, lui opposa une résistance, c'était l'opulente Tyr ; durant sept mois, Alexandre l'assiégea. A la fin, plein de fureur, il la réduisit en cendres et extermina toute sa population. Puis, il entra en Égypte ; c'est là-bas qu'il fit batir une grande cité à laquelle il donna son nom : Alexandrie. La formidable position de celle-ci, à proximité du Nil et de la mer Rouge, au point de conjonction des routes d'Asie et d'Afrique, devait lui assurer un brillant avenir.
Alexandre retourna ensuite en Asie, afin d'achever la conquête de ce territoire.
Il retrouva à nouveau Darius tout près d'Arbelles, en 331. Et de nouveau, il lui infligea une nouvelle déculottée. Darius prit même la fuite avant d'être rattrapé par la cavalerie grecque et massacré par un de ses satrapes qui s'était retourné contre lui, Bessus.
En apprenant la mort de Darius, Alexandre fondit en larmes. Puis, s'étant saisi de Bessus, il lui fit payer cet outrage en le punissant du dernier supplice. Il fit courber des arbres très droits, l'un vers l'autre, et y attacha à chacun un membre du supplicié : en se redressant, les arbres emportaient les membres qui y étaient attachés.
Alexandre était désormais maître de la Perse.
Toutefois, ses ambitions étaient loin d'être taries ; il entrepris de marcher jusqu'au fleuve Indus. Un des rois de ce pays, Poros, fut vaincu et fait prisonnier. Présenté devant Alexandre, celui-ci lui demanda comment il voulait être traité.
- En roi, lui répondit Poros.
- Ne veux-tu rien de plus ? lui dit Alexandre.
- Tout est compris dans ce mot. répondit Poros.
Alexandre fit alors bâtir des cités à son nom pour perpétuer son souvenir dans ces contrées encore inexplorées. Arrivé sur le littoral de l'océan Indien, il confia une flotte à Néarque pour explorer cette mer.
Puis il revint à Babylone, avec d'autres projets en tête ; malheureusement, le destin ne lui laissa pas le temps de les réaliser : c'est dans cette cité qu'il rendit son dernier souffle. Il avait seulement 33 ans. Ses jours furent peut-être abrégés par les nombreuses débauches auxquelles il s'était livré avec toute la fougue de son caractère.
On ne saurait cependant voir Alexandre comme un simple conquérant. Il fut bien plus que cela ; il fut un génie civilisateur, comme tous les Hellènes. Tous les peuples qui furent soumis par lui reçurent des lois nouvelles afin d'être mieux gouvernés. Les nombreuses villes qu'il fit bâtir devinrent toutes des foyers de civilisation.
En Égypte, Alexandrie fut la nouvelle Athènes. Partout des routes ouvrirent des communications faciles entre les peuples. La mort le frappa dans la fleur de l'âge ; néanmoins, son œuvre accomplie en si peu de temps fut assez remarquable pour que la postérité l'eut appelé Alexandre le Grand.



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