dimanche 1 décembre 2024

L'histoire simplifiée de Muhammad, premier Prophète de l'Islam

 

Muhammad naquit à La Mecque en 571. Il appartenait à la puissante tribu des Quraychites. Orphelin dès l'âge de six ans, il fut recueilli par l'un de ses oncles, puis il entra au service d'une de ses tantes, Khadidja, de quinze ans son aînée et qu'il épousa après le veuvage de celle-ci.

Pour elle, il conduisit des caravanes jusqu'en Syrie.

A l'âge de quarante ans, alors qu'il était dans le désert, il eut une vision : c'était l'ange Gabriel (Jibril) qui l'incitait à prêcher. Alors, il prêcha, convaincu que Dieu (Allah) l'avait choisi pour être son nouveau prophète. Il s'abandonna à sa divine volonté et de là, une nouvelle religion : l'islam (soumission) dont il posa les fondements en 610.

Au début, ses prédications n'eurent peu de succès. Il ne parvint à convertir que 52 personnes, essentiellement des gens de sa famille - comme sa femme Khadidja ou son cousin Ali - ou ses amis (Othman, Abu Bakr, Omar).

Sa doctrine préconisant la destruction des idoles, les membres de sa tribu commencèrent à s'inquiéter. Il fut raillé, injurié et menacé de mort ; Muhammad fut obligé de fuir La Mecque en 622 ; c'est ce moment que l'on appelle l'Hégire (la fuite) et depuis considéré par tous les musulmans du monde comme la première année de leur ère.

Muhammad trouva refuge à Yathrib (Médine), la "Ville" (du Prophète). Pourquoi ce choix ? Parce que cette ville était rival de La Mecque et qu'une importante communauté juive s'y trouvait déjà ; ainsi, le terrain était préparé pour la doctrine du Dieu unique.

A Médine, Muhammad eut de nombreux partisans. Sa maison devint la première mosquée et il y organisa vraiment la nouvelle religion.

Il prêcha le djihad contre ceux qu'ils nommaient les "Infidèles" ; la lutte fut longue mais il finit par prendre l'avantage, en gagnant à sa cause de nouvelles tribus. Et, en 630, à la tête de plusieurs millions de guerriers, il entra en vainqueur à La Mecque.

 La première chose qu'il fit fut de se rendre à la Kaaba et toucha respectueusement la Pierre noire, seule concession qu'il fit à l'idolâtrie.

Il mourut en 632 à Médine, laissant toute une péninsule, l'Arabie, convertie à une religion nouvelle. Ses dernières paroles, avant de s'éteindre, furent : "Combattez ceux qui ne croient ni en Dieu ni en son Prophète. Faites leur la guerre jusqu'à ce qu'ils en paient le tribut, tous sans exception, qu'ils soient humiliés."

Les Bédouins prirent ces paroles peut-être trop au pied de la lettre. Ils n'en demandaient pas tant, eux qui avaient toujours été un peuple pratiquant la guerre et le pillage (razzia). Mais était-ce vraiment ce que voulait le Prophète ?

Peu importe, autant par amour du butin que par fanatisme, ils s'élancèrent, aussitôt après la mort de Muhammad, à l'assaut du monde pour propager le nouveau message à la force du cimeterre.

Les succès qu'ils remportèrent, sous la direction des premiers califes, anciens compagnons du prophète, furent prodigieusement rapides : en moins d'un siècle, ils fondèrent un vaste empire qui s'étendait de l'Inde jusqu'à l'Atlantique.

La prise de Grenade en 1492

 

Le royaume de Grenade était tout ce qui subsistait de la domination
des musulmans sur l'Espagne depuis sept siècles ; il comprenait encore 40 villes, 97 forteresses et une multitude de bourgs défendus par des châteaux. 

Au cœur de ce pays, la belle Grenade s'étalait sur deux collines séparées par le vallon du Darro, au pied de la Sierra Nevada. L'une de ces collines portait le palais du roi, l'Alhambra, qui pouvait abriter jusqu'à 40 000 hommes derrière ses retranchements.

La terre était si belle, l'air si doux et le ciel si brillant, que les Maures avaient fait de Grenade l'incarnation du paradis terrestre. 

Mais ce paradis était la proie de basses querelles intestines : le roi Mulay-Hassan avait deux fils, l'un prénommé Boabdil et l'autre Zagal, lesquels se disputaient le pouvoir. Les chrétiens, profitant de cette lutte fratricide, s'emparèrent de la plupart des villes du royaume et vinrent mettre le siège devant Grenade.

Le siège dura neuf mois, au cours duquel on tenta de poignarder Ferdinand et Isabelle et où l'on mit le feu à leur camp ; mais la reine Isabelle, au caractère bien trempé, ordonna qu'une ville fut rebâtie à sa place et en trois mois seulement, Santa Fe s'élevait de terre.

Abandonné par ses coreligionnaires venus d'Afrique, Boabil dut se résigner à la capitulation ; les musulmans étaient toutefois assurés de conserver leurs biens, leurs coutumes et le libre exercice de leur religion. Et Boabdil, en échange de son trône, obtenait un domaine dans les Alpujarras.

Lors de son départ, arrivé sur le mont Padul, Boabdil se retourna une dernière fois pour contempler ce qui fut jadis le palais de son enfance et se rappelant ces souvenirs délicieux au cœur des murs de marbre colorés, il fondit en larmes.

Alors, sa mère, Aïcha, qui était à ses côtés, lui dit : "Pleure, mon fils, pleure comme une femme ce royaume que tu n'as pas su défendre comme un homme..."

ALEXANDRE LE GRAND

 

Alexandre n'avait que 20 ans lorsqu'il succéda à son père, le roi Philippe de Macédoine. Et son premier acte, en tant que souverain, fut de soumettre par les armes tous les peuples qui s'étaient révoltés contre son pays à la mort de son père. Il mena alors une expédition en Grèce et fit tomber la cité de Thèbes qui fut entièrement détruite. 

Seule la maison du poète Pindare fut épargnée.

La cité d'Athènes, en raison des services qu'elle avait jadis rendu à la Grèce, reçut son pardon. Sur l'Acropole de Corinthe, Alexandre fut solennellement nommé généralissime des forces grecques contre les Perses.

Mais avant de partir pour l'Asie, Alexandre voulut consulter l'oracle de Delphes. Toutefois la Pythie refusa d'entrer dans le temple d'Apollon, alléguant que la loi le défendait ; Alexandre n'en eut cure et traîna de force la prophétesse dans le temple. Celle-ci, comme vaincue par la violence, s'écria : "Ô, mon fils, tu es invincible !"

Juste avant son départ, Alexandre partagea toutes ses richesses avec ses compagnons. L'un d'eux, Perdiccas, lui demanda : "Prince, que t'es-tu donc réservé ?" et Alexandre lui répondit : "L'espérance".

L'empire des Perses qu'Alexandre s'apprêtait à conquérir, était alors gouverné par Darius. C'était un immense territoire, peuplé de nombreux habitants et couvert de magnifiques cités. Mais sa grande étendue constituait sa principale faiblesse ; en effet, les peuples détestaient la tyrannie de Darius et les satrapies étaient à peu près toutes indépendantes les unes des autres. Alexandre, qui n'avait qu'une petite armée, mais forte et disciplinée. La conquête de l'Asie fut pour lui qu'une simple formalité.

Il traversa sans difficulté l'Hellespont - ancien nom du Bosphore - et poursuivit sa marche jusqu'au fleuve Granique ; là, il fut arrêté par une armée de près de 100 000 Perses. Mais le nombre n'impressionna pas Alexandre qui, convaincu que les dieux marchaient à ses côtés, se jeta dans le fleuve, à la tête de ses hoplites, et culbuta l'armée ennemie. Mais sa témérité faillit lui coûter la vie : un fantassin perse, le reconnaissant, s'apprêta à lui fendre la tête d'un coup de hache, lorsque Clitos le Noir, frère de la nourrice d'Alexandre, lui trancha le bras. 

Le soir de la bataille, Alexandre célébrait sa première victoire. Il fit rassembler 300 boucliers pris à l'ennemi et les fit envoyer au temple d'Athènes, avec cette mention : "Pris par Alexandre, fils de Philippe, et par les Grecs, sur les territoires de l'Asie."

 
Alexandre poursuivit sa marche victorieuse, défit près d'Issos l'armée conduite par Darius en personne et s'empara de toute sa famille. Il se montra néanmoins bon et généreux pour ses prisonniers.

Après cette nouvelle victoire, toutes les cités lui ouvrirent leurs portes. Une seule, cependant, lui opposa une résistance, c'était l'opulente Tyr ; durant sept mois, Alexandre  l'assiégea. A la fin, plein de fureur, il la réduisit en cendres et extermina toute sa population. Puis, il entra en Égypte ; c'est là-bas qu'il fit batir une grande cité à laquelle il donna son nom : Alexandrie. La formidable position de celle-ci, à proximité du Nil et de la mer Rouge, au point de conjonction des routes d'Asie et d'Afrique, devait lui assurer un brillant avenir.

Alexandre retourna ensuite en Asie, afin d'achever la conquête de ce territoire.

Il retrouva à nouveau Darius tout près d'Arbelles, en 331. Et de nouveau, il lui infligea une nouvelle déculottée. Darius prit même la fuite avant d'être rattrapé par la cavalerie grecque et massacré par un de ses satrapes qui s'était retourné contre lui, Bessus.

En apprenant la mort de Darius, Alexandre fondit en larmes. Puis, s'étant saisi de Bessus, il lui fit payer cet outrage en le punissant du dernier supplice. Il fit courber des arbres très droits, l'un vers l'autre, et y attacha à chacun un membre du supplicié : en se redressant, les arbres emportaient les membres qui y étaient attachés.

Alexandre était désormais maître de la Perse.

Toutefois, ses ambitions étaient loin d'être taries ; il entrepris de marcher jusqu'au fleuve Indus. Un des rois de ce pays, Poros, fut vaincu et fait prisonnier. Présenté devant Alexandre, celui-ci lui demanda comment il voulait être traité.

- En roi, lui répondit Poros.

- Ne veux-tu rien de plus ? lui dit Alexandre.

- Tout est compris dans ce mot. répondit Poros.

 Alexandre fit alors bâtir des cités à son nom pour perpétuer son souvenir dans ces contrées encore inexplorées. Arrivé sur le littoral de l'océan Indien, il confia une flotte à Néarque pour explorer cette mer. 

Puis il revint à Babylone, avec d'autres projets en tête ; malheureusement, le destin ne lui laissa pas le temps de les réaliser : c'est dans cette cité qu'il rendit son dernier souffle. Il avait seulement 33 ans. Ses jours furent peut-être abrégés par les nombreuses débauches auxquelles il s'était livré avec toute la fougue de son caractère.

On ne saurait cependant voir Alexandre comme un simple conquérant. Il fut bien plus que cela ; il fut un génie civilisateur, comme tous les Hellènes. Tous les peuples qui furent soumis par lui reçurent des lois nouvelles afin d'être mieux gouvernés. Les nombreuses villes qu'il fit bâtir devinrent toutes des foyers de civilisation. 

En Égypte, Alexandrie fut la nouvelle Athènes. Partout des routes ouvrirent des communications faciles entre les peuples. La mort le frappa dans la fleur de l'âge ; néanmoins, son œuvre accomplie en si peu de temps fut assez remarquable pour que la postérité l'eut appelé Alexandre le Grand.


mercredi 24 mai 2023

L'assassinat du duc de Berry et ses conséquences

Le dimanche gras, 13 février 1820, le soir vers dix heures, le duc de Berry, neveu de Louis XVIII et héritier présomptif au trône de France, se trouvant à l'Opéra, venait de reconduire à sa voiture son épouse un peu souffrante (en raison de son état : elle était enceinte), lorsqu'un passant lui enfonça une longue tige de fer sous le sein droit. Le duc expira son dernier soupir à cinq heures, dans une des suites de l'Opéra, après avoir encore demandé à la dernière minute la grâce de son assassin, l'ouvrier-sellier Louvel. Celui-ci, un fanatique, avait frappé le duc de Berry pour, disait-il, anéantir en lui la "race" des Bourbons.

La duchesse de Berry mettait au monde, quelques mois plus tard, un fils qui reçut le titre de duc de Bordeaux, puis prendra, plus tard, celui de comte de Chambord (29 septembre 1820).

Le crime de l'ouvrier Louvel prépara le retour de l'extrême-droite royaliste au pouvoir. Les Ultras, dans leur propagande, répétaient partout que "le poignard qui avait frappé le duc de Berry était une idée libérale", et l'un d'eux, le député Claussel de Cassergues, à la Chambre, proposa, au lendemain de l'attentat, la mise en accusation du Premier ministre Elie Decazes comme complice.

Le propre frère du Roi, le comte d'Artois (futur Charles X), supplia ce dernier de renvoyer son ministre. Mais Louis XVIII refusa : "Sa politique est mienne", disait-il. Pour apaiser la situation, toutefois, Decazes offrit sa démission et Louis XVIII, à contre-coeur, se résigna à l'accepter. Seulement il s'empressa de le nommer duc de Glücksberg et lui donna l'ambassade de France à Londres.

Jusqu'à la fin de 1824, pendant les quatre dernières années du règne de Louis XVIII, les successeurs d'Elie Decazes, que furent le duc de Richelieu, puis Villèle, se bornèrent à déconstruire l'oeuvre libérale de leur prédécesseur. 

Richelieu, qui remplaça directement Descazes, fit tout d'abord modifier la loi sur la presse et rétablir la censure (31 mars 1820). Puis il fit adopter la loi électorale, dite du "double vote", le 30 juin 1820. Dont le vote ne fut d'ailleurs pas obtenu sans peine : il y eut dans Paris des commencements d'émeutes. A la Chambre, les débats se prolongèrent pendant un mois. Le principe du double-vote fut combattu avec fougue par trois députés libéraux, l'avocat Royer-Collard, le général Foy et l'ouvrier Jaques-Antoine Manuel ; il ne passa finalement qu'à 5 voix de majorité.

Cette loi, qui faisait élire deux cinquièmes des députés, par près de 18 000 grands propriétaires, donna tout ce qu'en espéraient ses auteurs : en trois ans, les libéraux furent presque complètement balayés à la Chambre.

Le duc de Richelieu ne voulait pas pousser le processus réactionnaire plus loin.

Les Ultras et leur chef de file, le comte d'Artois, ne trouvant plus de soutien dans un Roi malade et dont les facultés déclinaient de jour en jour, Richelieu donna sa démission le 12 décembre 1821.

Son successeur, Villèle, fit immédiatement voter deux lois contre la presse :

- la première rendait le jugement des délits de presse aux tribunaux correctionnels (6 février 1822) ;

- la seconde créait un nouveau délit : le délit d'opinion, qui  permit de suspendre, voire de supprimer, tout journal dont le contenu était jugé subversif.

Le gouvernement pouvait ainsi, selon le mot de Royer-Collard, "atteindre comme dangereux ce qu'il ne pouvait poursuivre comme coupable." 

Ce fut sous cette période que se formèrent des sociétés secrètes et où, par elles, furent organisés des complots terroristes dont le but était le renversement des Bourbons : à Sauveur (décembre 1821), à Belfort (janvier 1822), à Thouars (février 1822), avec le général Berton à Nantes, etc. tous déjoués, ils entrainèrent des condamnations à mort et des exécutions, notamment des quatre sergents du 45ème de Ligne en garnison à La Rochelle (2 septembre 1822). 

lundi 22 mai 2023

Le "système" Metternich


Pour garantir la paix et le repos en Europe, qui sortait alors de plus d'une décennie de guerres contre la France révolutionnaire, puis impériale, le chancelier d'Autriche, Klemens von Metternich, professant que les États n'étaient pas des "corps isolés" mais qu'ils formaient entre eux des "entités" liées entre elles par des intérêts globaux pour conserver chacun ses intérêts particuliers, proposa une sorte de "pacte moral" entre tous les pays signataires du traité d'alliance contre Napoléon en 1815.

Le premier des devoirs était de ne rien faire qui put nuire à la collectivité ou seulement compromettre son repos. Si, à l'intérieur d'un État, il se produisait à l'avenir quelque événement qui puisse avoir des répercussions fâcheuses sur ses voisins, y exercer, selon les termes mêmes de Metternich, une "influence délétère", les gouvernants de ce pays avaient le devoir de chercher à y remédier par tous les expédients nécessaires. S'ils y manquaient, c'était alors à la collectivité de se substituer aux défaillants et d'intervenir.

En application du "droit d'intervention".

Ce fut à la fin de l'année 1818, lors du congrès d'Aix-la-Chapelle (du 30 septembre au 15 novembre), que Metternich parvint à faire accepter par les puissances présentes ce principe du droit d'intervention.

Le congrès d'Aix-la-Chapelle était en lui-même la suite et l'épilogue des événements de 1815.

Le traité de Paris du 20 novembre 1815 stipulait que 150 000 coalisés occuperaient
pendant cinq années les places du Nord et de l'Est de la France. Cette occupation militaire avait pour objet de garantir à la fois le paiement des indemnités de guerre et d'assurer la sécurité des Bourbons. Mais les efforts du duc de Richelieu, alors président du Conseil, et désireux d'obtenir avant tout la libération rapide du territoire, avait donné à Louis XVIII, dès le mois de mars 1818, par le vote d'une loi militaire (la loi Gouvion Saint-Cyr), l'armée qui lui était nécessaire, tandis qu'il parachevait au mois d'avril le règlement des indemnités de guerre. Dès lors, plus rien ne justifiait le maintien, en France, d'un corps d'occupation. Richelieu en demanda le retrait anticipé. Il eut gain de cause, grâce notamment à l'amitié personnelle que lui vouait le tsar Alexandre.

La France fut donc ensuite invitée, tout naturellement, à rentrer dans le concert des nations aux côtés de ses ennemis d'hier (Angleterre, Autriche, Prusse et Russie). Et la quadruple alliance se mua en une quintuple alliance. Metternich, toujours soucieux de "préserver l'autorité du naufrage et de sauver les peuples de leurs propres égarements", s'occupa d'organiser ce qui était, à ses yeux, une "Pentarchie morale".

L'agitation nationale en Allemagne.

Conformément aux promesses faites en 1813 - l'année de Leipzig - l'article 13 du pacte fédéral spécifiait "qu'il y avait, dans chacun des pays de la Confédération germanique (dont l'empereur d'Autriche était le président) un régime d'assemblée des Etats." En vertu de cet article, le Grand-Duc de Saxe-Weimar, en 1816, donna à ses sujets une Constitution et un régime représentatif.

Les libertés concédées aux Weimariens rendirent l'absolutisme dont faisaient preuve les autres princes plus insupportables encore au reste de l'Allemagne. Cependant, aucun mécontentement n'agitait la masse du peuple : seule, une minorité composée d'intellectuels (professeurs, étudiants) s'offusquait de cet état des choses. Ainsi, il se forma, à l'Université d'Iéna, alors la plus importante d'Allemagne, une "association générale d'étudiants" - la Burschenschaft - à laquelle s'affilièrent des étudiants venant d'autres universités.

Le 18 octobre 1817, à l'occasion du tricentenaire de la Réforme et de l'anniversaire de la bataille de Leipzig, professeurs et étudiants vinrent manifester au château de la Wartburg. On y déploya la bannière impériale (noir, rouge et or) avant de conspuer la tyrannie par des chansons et de monter un bûcher sur lequel on fit brûler un bâton de caporal autrichien et un ceinturon de soldat prussien.

Manifestations puériles qui prirent un caractère d'extrême gravité pour Metternich lorsqu'il vit, en 1818, le roi de Bavière et le Grand-Duc de Bade donner à leur tour des Constitutions à leurs peuples. Il les trouva plus graves encore quand il découvrit que le roi de Prusse, tombé sous l'influence de réformateurs, inclinait lui-même à des concessions libérales.

Sur ces entrefaites, un étudiant à moitié fou, Karl Sand, poignarda à Mannheim le
poète August von Kotzebue (55 ans) dans sa maison, accusé d'être un "traître" pour avoir, dans un journal, pris parti contre les étudiants et d'oeuvrer à la solde de la Russie (23 mars 1819).

Quand il eut connaissance de cet attentat, Metternich n'eut aucune autre pensée que celle de "donner à cette affaire la meilleure suite possible et d'en tirer le parti le plus avantageux."

Il convoqua donc les cinq grandes puissances d'abord à Carlsbad (7-30 août 1819), puis à Vienne (novembre 1819 - mai 1820). Metternich porta, par une série de mesures répressives, un coup rude aux idées libérales. La Burchenschaft fut dissoute ; les Universités placées sous le contrôle de commissaires ; des professeurs et des étudiants furent exclus, certains emprisonnés ; la censure rétablie sur les livres et les journaux.

Le mouvement libéral fut, conformément au but que Metternich s'était fixé, enrayé en Allemagne, du moins jusqu'en 1830, voire 1848.

L'histoire simplifiée de Muhammad, premier Prophète de l'Islam

  Muhammad naquit à La Mecque en 571. Il appartenait à la puissante tribu des Quraychites . Orphelin dès l'âge de six ans, il fut recue...